Le 8 décembre 2017 a commencé l’année des vocations oblates. « Chemin d’incarnation de ma vocation » est le titre du témoignage donné par le Frère Benoît DOSQUET de la communauté d’Aix et du Comité général des Oblats Frères.

« Mon parcours, dit le Frère Benoît, débute dans un village de l’est de la Belgique. Je suis né le 18 mai 1966 dans une famille catholique. Grâce à deux de mes tantes religieuses missionnaires, j’ai pu expérimenter la dimension universelle de l’Église dès mon enfance. Comme tout adolescent, j’ai douté, j’ai cherché ma route. Cela m’a conduit au métier de boulanger pâtissier.
A l’âge de 18 ans, j’ai accompli mon service militaire. Ce nouvel univers ne me déplaisait pas : à 12 km de mon lieu d’origine, des horaires qui permettaient une réelle vie sociale… Dans la foulée, je me suis engagé dans l’armée et j’aurais pu poursuivre une carrière toute tracée. Je trouvais mon épanouissement dans ce travail administratif, où j’accomplissais un véritable travail social auprès de ceux qui effectuaient leur service militaire dans la compagnie.
Chemin de transformation et d’inculturation de ma vocation
Or durant cette période un questionnement est apparu : Benoît, que fais-tu de ta vie ? J’ai failli me porter volontaire pour des missions militaires. Mais la réponse n’était pas là ; un peu comme l’appel de Samuel, j’entendais un appel, mais qui m’appelait ?
En 1991, je me suis inscrit au pèlerinage de Taizé à Budapest. Lors de la célébration de la croix le vendredi soir, j’ai vécu une expérience fondamentale qui a bouleversé ma vie. Ce n’est pas sur le moment que je m’en suis rendu compte, mais grâce à la relecture, je peux dire que cette expérience m’a apporté la confiance en moi-même. Ma foi s’est transformée, j’existais dans un corps qu’est l’Église.
Et la question devenait : Benoît, que fais-tu de ton baptême ?
J’ai débuté un chemin de lucidité spirituelle grâce à mon accompagnateur spirituel. J’y ai redécouvert mon engagement baptismal que je désirais vivre plus profondément. Dans ce discernement, j’ai décelé l’appel du Seigneur à la vie religieuse. Ensuite, il fallait découvrir dans quel charisme je pourrais faire éclore ma vocation. Pour l’anecdote, mon accompagnateur devait s’absenter pour quelques mois, il me dit : « Pendant le temps de mon absence, voici la liste des congrégations de la région… »
Je voulais rendre visite aux Rédemptoristes : je téléphone, pas de réponse ; je décide d’aller directement sur place, je sonne à la porte et personne ne me répond. Je reprends le papier laissé par mon accompagnateur et je vois non loin de ce lieu : les Oblats de Marie Immaculée. Qu’est-ce que ce nom ? Je décide de m’y rendre. Je sonne à la porte du collège, un Oblat m’accueille…
Avant d’aller plus loin, j’aime reprendre cette phrase d’Eugène de Mazenod, qui partage déjà la vision de Vatican II. Saint Eugène dit que l’on peut se sanctifier aussi bien dans le mariage que dans les ministères ordonnés : « Le mariage est saint et il ne peut donc pas être un obstacle à la sainteté, ainsi tout ce qu’on pourrait alléguer pour ralentir ta piété à ce sujet serait souverainement faux » (Lettre d’Eugène de Mazenod du 4 décembre 1808, adressée à sa sœur).

Chemin d’intériorité et d’apostolicité de ma vocation
Ce premier missionnaire oblat me conduit au père Thiry avec qui je cheminerai de longues années, aidé par d’autres formateurs afin de percevoir si le charisme et l’esprit de la congrégation m’aideraient à vivre plus intensément un chemin avec Jésus-Christ.
En août 1995, je débutai mon noviciat, ce temps de relecture de vie pour y discerner l’appel de Dieu en vue d’une décision libre et acceptée par une communauté. Ce temps de retrait pour découvrir que nous sommes appelés pour ETRE avec Lui ; le temps de la formation première qui m’a aidé à corriger mon image de Dieu, pour m’ouvrir, jour après jour, à cette nouveauté auquel le Seigneur nous appelle.
Et le jour de mon oblation perpétuelle, comme Oblat Frère, j’écrivais : « il m’a envoyé susciter dans le cœur des pauvres l’espérance de s’en sortir ». Mais combien plus encore les personnes rencontrées m’ont révélé une parcelle du visage de Dieu !
Mon parcours, aujourd’hui, se poursuit dans la communauté Internationale des Missionnaires Oblats à Aix-en-Provence. Vivre une relation privilégiée avec Jésus-Christ, en communauté (et combien je la remercie) est épanouissant. Animés de Jésus-Christ, nous essayons de répondre au besoin des hommes de notre temps.
Je conclurai cette relecture en disant : quel chemin d’émerveillement ! « Seigneur tu m’as appelé dans mon humanité, dès le sein de ma mère, tu me connaissais… » (Jr 1). Moi, je suis sur le chemin, avec mes imperfections et mes maladresses… Donne-moi d’écouter ton appel et d’aller au large avec confiance ».
Benoît DOSQUET, OMI