1. Introduction – on parle beaucoup de la Restauration parmi les historiens mais les opinons sont contrastées…
Depuis près de deux siècles on a beaucoup parlé et écrit sur la période de la Restauration en France, y-compris ces dernières années, et parfois dans des termes contradictoires. En 2005, après un colloque international tenu à Paris, les éditeurs ont introduit les actes du colloque en disant que « La Restauration ne retient guère aujourd’hui l’attention des spécialistes, malgré la publication de quelques ouvrages importants. Considérée par les uns comme un temps de maturation forcée entre deux grands régimes, par les autres, à l’inverse, comme un moment qui s’inscrit dans la continuité de la Révolution et de l’Empire, cette période est généralement jugée sans saveur particulière quand elle n’est pas vilipendée au nom d’un progrès dont elle n’aurait pas voulu comprendre l’avancée inéluctable »[1]. Par contre, après la parution en 2012 du livre L’union du Trône et de l’Autel ? Politique et religion sous la Restauration[2], on a souligné dans les comptes-rendus que cet ouvrage « s’inscrit dans le prolongement du renouveau historiographique actuel sur la Restauration »[3], que « La Restauration fait l’objet, depuis le début des années 2000, d’un profond renouvellement historiographique, dont témoignent le grand nombre de travaux universitaires parus récemment sur cette période »[4], et que « les contributions réunies dans cet ouvrage témoignent du regain d’intérêt que suscite la Restauration dans les rangs d’une nouvelle génération d’historiens »[5]. En 2001 un groupe d’historiens fondait la Nouvelle Société des Études sur la Restauration pour « mieux faire connaître la singularité et la richesse, dans tous les domaines – politique, avec la naissance du régime représentatif, l’essor de la liberté de la presse, les débats, discours et essais que cette évolution engendre, mais aussi dans les arts et la littérature, ainsi que dans la pensée sociale et religieuse –, d’une époque qui a irrigué tout le XIXe siècle »[6].
Il faut être conscient de cet intérêt constant, des opinions contrastées et des approfondissements récents de thèmes spécifiques que, dans la suite de ma conférence, je ne mentionnerai que très rapidement et sans entrer dans les détails. Tellement il est évident qu’un récit détaillé sur une réalité aussi complexe que la Restauration est impossible en 30 minutes. D’autre part je dois avouer que, comme historien, je m’occupe principalement du siècle précédant cette période, puisque j’étudie les relations diplomatiques du Saint Siège en Europe avant la Révolution française. Si j’ai osé accepter la généreuse invitation du Centre International Eugène de Mazenod à présenter mes réflexions sans être spécialiste de cette période, c’est parce que, comme Oblat de Marie Immaculée, je sens une forte obligation d’interroger l’histoire de la Restauration pour mieux comprendre le contexte de la naissance de ma congrégation religieuse. Aujourd’hui, plutôt qu’un discours strictement académique, je vous donnerai quelques impressions sur le thème de la Restauration, illustrées par des images et un choix de citations qui me semblent à propos.
2. Première observation : la division de la société depuis la Révolution – difficile à concilier…
Je voudrais commencer par une image, Messe sous la Terreur, de François-Marius Granet en 1847. Ce tableau assez grand (huile sur toile 152 sur 199,5 cm) m’a beaucoup frappé lors d’une de mes visites au Musée Granet à Aix-en-Provence. Qu’y voit-on? D’abord il y a le groupe des participants à la messe, encerclés par la lumière provenant d’au delà de la chambre et entrant par la fenêtre, avec une représentation du roi à l’arrière-plan. Cette partie du tableau est très calme et parle d’harmonie et d’ordre. En haut à droite, on voit par contre un autre groupe de personnes, émergeant de l’ombre, clairement menaçant – ce sont les sans-culottes qui représentent l’ordre nouveau, hostiles au passé et à la tradition[7]. Le tableau de Granet nous présente une société fortement divisée. Après les années les plus turbulentes de la Révolution, déjà Napoléon Ier a cherché à restaurer la sacralité de son pouvoir et à concilier dans son Empire des idées fortement opposées – mais il a été enfin « démasqué »[8], selon une des expressions des caricatures antinapoléoniennes : « Le thème du chat ou du tigre fut largement exploité par la caricature. Ici, c’est la duplicité de Napoléon, le mensonge de son régime et sa tyrannie qui sont visés, sous une forme très nettement allégorique. La France s’identifie à la Monarchie par son manteau fleurdelisé. Elle ôte le masque humain de l’Empereur. Dessous apparaît un visage de tigre »[9]. Et voici un autre exemple : « une des rares caricatures s’inspirant et parodiant le grand art. Les auteurs se sont en effet inspirés de la figure d’Ugolin, telle que Michel-Ange l’a peinte sur la fresque de l’autel de la Chapelle Sixtine, en puisant dans « l’Enfer » de la Divine Comédie de Dante. Ugolin/Napoléon est donc entraîné aux Enfers par un diable, thème très courant à la fin de l’Empire. L’œuvre prend ainsi une dimension cosmique, puisque l’Empereur fut aussi assimilé à l’Antéchrist ou à l’ange exterminateur annoncé par saint Jean dans l’Apocalypse et éliminé avant la restauration définitive de la foi »[10].
Eugène de Mazenod a exprimé plusieurs fois ses opinions à l’égard du régime napoléonien. Il était très critique au sujet de l’idée du Concordat en 1801[11], et en 1811 il a refusé d’être ordonné par le « cardinal Maury, archevêque de Paris, nommé par l’Empereur, mais dont la nomination n’avait pas été ratifiée par le Saint-Siège »[12]. Il a commencé le Journal des délibérations, lois et coutumes de la jeunesse chrétienne établie à Aix sous les auspices de la Très Sainte Vierge le 25 avril 1813 en ces termes : « Il n’est pas difficile de s’apercevoir que le dessein de l’impie Buonaparte et de son infâme gouvernement est de détruire entièrement la Religion Catholique dans les États qu’il a usurpés. L’attachement du plus grand nombre des peuples opprimés à la foi de leurs Pères lui paraissant un obstacle pour la prompte exécution de (…) son infernale politique (…). Celui de tous les moyens sur lequel il compte le plus, c’est de démoraliser la jeunesse »[13].
3. Deuxième observation : la restauration des Bourbons considérée comme miraculeuse – en attente de nouveaux miracles…
Dans cette perspective la Restauration sur le trône de la dynastie des Bourbons pouvait être vue comme providentielle et miraculeuse. « Vingt-cinq ans de Mal absolu, répandu par la Révolution et l’Empire, n’ont pas réussi à triompher de [plusieurs siècles] de monarchie chrétienne »[14]. Louis XVIII est revenu pour sauver la France des ruines, comme dans une allégorie du retour des Bourbons par Louis-Philippe Crépin (1772–1851)[15]. Fameux prédicateur du temps de la Restauration, Nicolas de Mac Carthy (1769-1833) disait : « Que chacun donc s’explique comme il voudra cette restauration surnaturelle : pour moi j’y reconnais une nouvelle victoire de Jésus-Christ sur les enfers. Les lis ont refleuri parmi nous, afin que la foi et la piété reprissent avec eux leur éclat ; et nos légitimes maîtres nous ont été rendus, avec une mission céleste, pour nous rendre à nous-mêmes et à notre Dieu »[16]. Dans un autre sermon il voyait déjà la société parfaite rétablie avec le retour d’un roi Bourbon :
« Ah ! je ne m’étonne plus, qu’héritier de la foi de ses ancêtres, ainsi que de leur tendre dévotion pour Marie, Louis-le-Désiré ait reconnu ne devoir son rétablissement, après Dieu, qu’à son auguste protectrice (…). Je ne m’étonne plus que des miracles journaliers signalent tout le cours d’un règne commencé sous les auspices de Marie ; qu’au milieu des divisions, des troubles et des obstacles, tout renaisse, refleurisse et nous annonce des destinées prospères ; que les dangers les plus menaçants s’évanouissent (…) ; que tout soit inutile aux méchants, et leur nombre, et leur confiance, et les machinations les plus profondes, et les combinaisons les plus vastes, et le secret juré dans leurs antres souterrains, et leur audace à provoquer publiquement la révolte ; (…) que les peuples désabusés de leurs erreurs, et accourant autour de la bannière de lis et de l’étendard de la croix, fassent retentir la France entière des acclamations de leur amour pour leur Dieu et leur roi, pendant que les monstres enchaînés de l’impiété et de l’anarchie ne font plus entendre que les derniers cris d’une fureur expirante… »[17].
4. Troisième observation : dans le domaine politique les miracles sont rares, il n’y a pas de retour facile au passé… L’importance de la Charte constitutionnelle et des discussions à la Chambre des députés après 1814
Cet enthousiasme presque mystique a dû faire face au fait qu’il n’existait pas un retour facile au passé, malgré les apparences d’intervention divine en faveur des Bourbons. J’ai appris en étudiant la théologie qu’une question, une fois posée, nécessite une réponse. Dans l’histoire, l’idée de la liberté une fois acceptée dans le discours politique va toujours inquiéter les gouvernements. Cela a été le cas également au moment du retour des Bourbons en France.
Louis XVIII jouait de l’appui de la coalition qui avait vaincu les armées napoléoniennes et une grande partie de la société lui était favorable. « Toutefois – pour reprendre les termes d’Antoine Roquette, grand historien de la Restauration – au passage de quelques détachements de l’ancienne armée impériale qui escortent le carrosse, les observateurs remarquent que ‘ces pelotons se distinguent également par leur bonne tenue et leur mauvaise humeur, leurs figures renfrognées disant hautement qu’ils auraient mieux aimé suivre un empereur à cheval dans les rues de Vienne que de traîner un roi goutteux dans les rues de Paris’ »[18]. Le 3 Mai 1814, le roi pouvait déclarer au clergé rassemblé à Notre Dame de Paris : « En entrant dans ma bonne ville de Paris, mon premier soin est de remercier Dieu et sa sainte Mère, la toute-puissante protectrice de la France, des merveilles qui ont terminé nos malheurs. Fils de Saint Louis, j’imiterai ses vertus »[19].
Mais la veille, il avait dû prendre ses premières décisions strictement politiques face aux déclarations du Sénat (avec un vieux héros de 1789, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord comme président de la commission chargée du gouvernement provisoire). Le Sénat voulait sauver une idée du pouvoir royal selon les principes de 1791, en considérant Louis XVIII comme roi par l’autorité du peuple et en l’appelant « librement » en France. Louis avait rejeté cette notion à Saint-Ouen, la veille de son entrée à Paris, et dans la Charte constitutionnelle un mois plus tard il déclarait que « (…) l’autorité toute entière résidât en France en la personne du roi »[20]. Il était donc roi par la grâce de Dieu, selon les principes de l’Ancien Régime, mais conscient des « progrès toujours croissants des lumières »[21].
Le début du règne de Louis XVIII ne signifiait pas une rupture drastique avec le passé. La Charte conservait plusieurs principes de la Révolution (comme l’égalité de tous devant la loi et la liberté individuelle) et le code civil de Napoléon. Selon la Charte, « la puissance législative s’exerce collectivement par le roi, la Chambre des pairs, et la Chambre des députés des départements. La nomination des pairs de France appartenait au roi. Leur nombre était illimité (…). Par contre les députés étaient élus pour cinq ans, et de manière que la Chambre soit renouvelée chaque année par cinquième. Aucun député ne pouvait être admis dans la Chambre, s’il n’était âgé de quarante ans, et s’il ne payait une contribution directe de mille francs. Les électeurs qui concouraient à la nomination des députés, ne pouvaient avoir droit de suffrage s’ils ne payaient une contribution directe de trois cent francs, et s’ils avaient moins de trente ans ». Cela signifie que le pays légal comptait une minorité de citoyens plus riches. La loi électorale a été modifiée plusieurs fois pour faciliter l’élection de députés favorables aux visées politiques du roi[22].
J’ai parlé longuement de la Charte et de la composition du gouvernement de la France parce que les tensions dans les deux chambres et les querelles avec les ministres du roi ont provoqué plusieurs crises politiques entre 1814 et 1830. Malgré les périodes les plus strictes de contrôle de la presse, l’opinion publique fut bien informée des controverses et à son tour a influencé le cours des événements. Selon la Charte, la position du roi était très forte, mais en réalité son autorité dépendait d’un équilibre politique fragile. Chaque élection de députés devenait l’occasion de confirmer ou de critiquer la politique du roi. Les triomphes du parti royaliste n’étaient jamais définitifs, son échec est enfin devenu irrévocable.
Les Chambres des députés successives en France, 1814-1830
1) 14-22 août 1815 : élection de la « Chambre introuvable »
[350 ultra-royalistes / 50 constitutionnels]
2) Octobre 1816 : nouvelles élections, victoire des modérés
[136 royalistes modérés / 92 ultra-royalistes / 20 libéraux]
3) Novembre 1820 : nette victoire des royalistes
[194 royalistes modérés / 160 ultra-royalistes / 80 libéraux]
4) Février-mars 1824 : victoire écrasante des « ministériels »
[413 ministériels / 17 libéraux]
5) Novembre 1827 : victoire des opposants libéraux
[180 libéraux / 180 ministériels / 70 autres]
6) Juillet 1830 : l’opposition libérale devient majoritaire
[274 libéraux / 104 ministériels]
Source : plusieurs pages de Wikipédia relatives aux élections en France.
5. Quatrième observation : Dès le début de la Restauration il y a eu des signes de contestation du régime Bourbon et les royalistes, malgré le temps du succès spectaculaire se sont trouvés divisés, même sur les questions religieuses
Dès le début de la Restauration il y a eu des signes de contestation du régime Bourbon. Les exemples les plus significatifs en sont : l’appui apporté par de très nombreux Français à Napoléon pendant les « 100 jours », qui a forcé Louis XVIII à s’enfuir à l’étranger, le 23 mars 1815 ; l’assassinat du duc de Berry, fils de Charles X, neveu de Louis XVIII et héritier de la dynastie, par un bonapartiste pour éteindre la dynastie Bourbon, le 13 février 1820 ; les victoires du parti libéral pendant plusieurs élections, avant 1820 et après 1827[23].
En même temps les monarchistes et le parti ministériel ont eu aussi leurs victoires spectaculaires : élection de la « Chambre introuvable », dominée par les ultra-royalistes après l’abdication définitive de Napoléon, en août 1815 ; les victoires électorales consécutives en 1820 et 1824 (« la Chambre retrouvée ») ; l’intervention militaire en Espagne en 1823 pour aider le roi Ferdinand VII[24].
Plusieurs personnages ont influencé l’opinion publique et ont participé à la vie politique, renforçant ou affaiblissant le trône des Bourbons entre 1814 et 1830. Dans un esprit de conciliation, Louis XVIII avait accepté les services de plusieurs anciens ministres de Napoléon, favorables aux principes de la Révolution. Une lecture fascinante – Dictionnaire des girouettes, ou Nos contemporains peints d’après eux-mêmes … par une société de girouettes…, publié en 1815, qui utilise comme devise un proverbe de Saadi : Si la peste donnait des pensions, la peste trouverait encore des flatteurs et des serviteurs…[25]. Parmi beaucoup d’autres on trouve Talleyrand qui, en mai 1814, est devenu secrétaire d’état des affaires étrangères et le 4 juin suivant pair de France[26]. Après les « 100 jours » de Napoléon, au milieu des fortes manifestations antinapoléoniennes organisées par les royalistes, Louis XVIII accepta la participation au nouveau gouvernement du régicide et ancien collaborateur de Robespierre, Joseph Fouché[27].
Ceux qui s’appellent royalistes se sont vite montrés assez divisés. Ils lisaient La Quotidienne et le Journal des Débats, mais il existait parmi eux une pluralité d’opinions envers le régime établi par Louis XVIII. Louis de Bonald qualifia la Charte de 1814 de « une œuvre de la folie et ténèbres »[28]. Chateaubriand peut être classé comme un royaliste modéré, rejetant les philosophes des Lumières il voulait tenir compte de la mentalité contemporaine et cherchait à rétablir l’autorité de l’Église dans la société[29].
Chateaubriand s’est trouvé au moins deux fois au centre des événements qui marquaient la crise interne du parti royaliste et ministériel. Ministre des affaires étrangères dans le gouvernement Villèle depuis 1822, il a favorisé l’intervention militaire en Espagne en 1823 et à la suite du succès facile de l’armée française il pouvait dire avec fierté : « 8 ans de paix n’ont pas renforcé la monarchie autant que 20 jours de guerre »[30]. La démission de Chateaubriand en juin 1824 après un désaccord avec Villèle signifiait la radicalisation de la majorité royaliste. Quand les ultra-royalistes sont revenus au projet de la fameuse loi sur le sacrilège, Chateaubriand, lui-même royaliste, s’est trouvé parmi les critiques de cette mesure[31].
De quoi s’agissait-il ? « Le 20 avril 1825, le roi Charles X fait voter une loi sur le Sacrilège en croyant de la sorte « re-christianiser la France ». Le texte condamne à mort, avec amende honorable (obligation de se repentir en public avant l’exécution) toute personne qui aurait en public profané des hosties ou les vases les contenant ! (…) Cette loi (…) ne sera jamais appliquée et le successeur de Charles X l’abrogera sans attendre, le 11 octobre 1830 »[32].
Le raisonnement de Chateaubriand pendant les discussions autour de cette loi est très significatif. Le Journal des Débats du 21 février nous rapporte son discours lors de la séance du 18 février. Dans son ouvrage Génie du Christianisme, Chateaubriand avait parlé avec émotion des siècles passés en créant l’image presque idyllique de l’harmonie entre les valeurs spirituelles et temporelles d’une société chrétienne médiévale. À la Chambre de Paris en 1825, il montra son respect pour la Charte constitutionnelle et pour le progrès de la société en disant, entre autres : « On ne vous aurait pas dit que [avec cette loi] vous vous mettiez en contradiction avec votre Code civil, votre Code criminel, et la Charte votre loi politique, qu’enfin vous sortiez des mœurs du siècle, pour remonter à des temps que nous ne connaissons plus ». Puis il ajouta : « Que l’on rédige une profession de foi catholique, apostolique et romaine, et je suis prêt à la signer de mon sang ; mais je ne sais pas ce que c’est qu’une profession de foi dans une loi : profession qui n’est exprimée que par la supposition d’un crime détestable, et l’institution d’un supplice »[33]. Il concluait ainsi : « Oui, Messieurs, la religion que je me fais gloire d’avoir défendue, et pour laquelle je mourrois avec joie, est une religion qui convient à tous les temps et à tous les lieux, simple avec les peuples barbares, éclairée avec les peuples civilisés, invariable dans sa morale et dans ses dogmes ; mais toujours en paix avec les lois politiques des pays où elle se trouve ; toujours appropriée au siècle, et dirigeant les mœurs sans les heurter. La religion que j’ai présentée à la vénération des hommes est une religion de paix, qui aime mieux pardonner que de punir, une religion qui doit ses victoires à ses miséricordes, et qui n’a besoin d’échafaud que pour le triomphe de ses martyrs. Le projet de loi, Messieurs, ne pouvoit être amendé que de deux manières, ou comme le voulait M. le comte de la Bourdonnaye, ou comme le veut M. le comte Bastard. Si aucun changement n’est apporté à ce projet, il me sera impossible de voter une loi qui blesse mon humanité sans mettre à l’abri ma religion ».[34]
Je n’ai pas mentionné les raisonnements politiques et juridiques de Chateaubriand. Je voulais souligner ses idées religieuses car il semble en effet que c’est l’usage excessif de l’argumentation religieuse par les ultra-royalistes qui a consolidé l’opposition libérale. Elle a commencé à critiquer fortement la position toujours plus prégnante de l’Église dans la vie publique de la France, alimentant ainsi un nouveau courant anticlérical[35].
6. Cinquième observation : la prétendue union du trône et de l’autel était un « mariage difficile »
Dès le début de la Restauration on rencontre des signes contradictoires de la relation entre le trône et l’autel. Pour une partie des milieux ecclésiastiques, il ne s’agissait pas de l’union entre le trône et l’autel mais à l’inverse : entre l’autel et le trône[36]. Un des évêques avait écrit dans son mandement : « La France est née avec la monarchie qui est l’œuvre de la religion et elle ne peut que vouloir cette religion qui a posé la première pierre de la monarchie en consacrant son premier Roi chrétien »[37]. Dans cette perspective on peut comprendre beaucoup des « cérémonies de commémoration expiatoires et réparatrices d’une monarchie-martyre »[38] et aussi plusieurs missions qui ont eu un accent nettement royaliste. Il existe bien sûr une ambiguïté autour des missions et de leur place dans la politique interne des Bourbons. Certes, par ordonnance du 25 septembre 1816, les Missionnaires de France ont été formellement autorisés à s’occuper des missions en France[39]. Certes, dans leur recueil de cantiques figurait ce beau chant ou « Cantique pour le Roi » – « Vive la France, Vive le Roi ! Toujours en France Les Bourbons et la Foi » ![40] Mais du point de vue du gouvernement de Jean-Joseph Dessolles (1818-1819) et Élie Louis Decazes (1819-1820) qui cherchaient un rapprochement avec l’opposition libérale [l’idée de « royaliser la nation et nationaliser les royalistes »[41]], les missions n’étaient pas toujours regardées comme des événements désirables. Le cas de la mission conduite par les Missionnaires de Provence à Barjols, fin 1818, est exemplaire. Les Oblats ont gardé le souvenir de cette mission comme d’une période miraculeuse, avec « les prodiges du zèle des missionnaires et l’immense succès : toute la population vint à la rencontre des missionnaires, et profita avec empressement et des prédications et de l’administration des sacrements »[42]. Malgré tout cela, il faut nuancer un peu l’image que les Oblats se sont créée de leur propre passé. Il faut répéter avec l’abbé Ernest Sevrin, grand historien des missions pendant la Restauration : « il existe en effet, dans notre dépôt d’Archives, un important dossier des Missionnaires et des Missions de Provence, dont on ne trouve jamais mention dans leurs ouvrages (…). Dans ce dossier, la mission de Barjols tient une place assez considérable ; et l’on va voir une fois de plus combien les mêmes faits présentent un aspect différent, selon le point de vue d’où on les considère et l’esprit qui anime les témoins. Il est bon de rappeler qu’à la fin de 1818 s’accentuait, par opposition à la droite, le glissement vers le centre gauche qui était, depuis septembre 1815, la politique de Louis XVIII et de son favori Decazes. Celui-ci était alors ministre de la Police, Lainé ministre de l’Intérieur ; tous deux, surtout Decazes, méfiants envers les missions, qu’ils surveillaient de près. Aussi le P. de Mazenod et ses confrères allaient-ils être l’objet, à leur insu, d’enquêtes et de rapports entièrement défavorables (…) »[43]. Pour ne pas entrer dans les détails il suffit de dire que la mission a fini par être interrompue par ordre de Paris et a donné aux vicaires capitulaires d’Aix l’occasion de « défendre la liberté du culte et la prédication de la parole de Dieu » ![44] Dans ses réflexions sur la mission de Barjols, l’abbé Sevrin dit : « Tel est l’embarras où se trouve à chaque instant l’historien des missions. S’il s’en rapporte aux documents ecclésiastiques, tout est bien ; aux documents officiels, tout est mal. (…)[45]». C’est en effet le problème général de l’historiographie des missions : l’historien italien Adolfo Omodeo, favorable à la politique libérale, porte un jugement négatif sur les « missions de reconquête catholique »[46]. Il voit dans les missions uniquement « les mécanismes de la pression religieuse, fanatisme du clergé, provocations antiprotestantes, reconstitution du dispositif coercitif du catholicisme, etc. »[47].
Les signes d’une stricte alliance entre le trône et l’autel existaient tout de même, surtout après 1820 et une défaite presque totale de l’opposition libérale[48] : l’ordonnance du 27 février 1821 sur l’instruction publique[49] a augmenté l’autorité de l’Église catholique dans l’œuvre de l’éducation ; en juin 1822 l’évêque Denis Frayssinous est devenu le chef de l’Instruction publique comme grand maître de l’Université, puis comme ministre des Affaires ecclésiastiques et de l’Instruction publique (1824-1827) dans le gouvernement de Villèle[50] ; mais c’est surtout le sacre de Charles X à Reims, le 29 mai 1825, qui a symbolisé le rêve du retour au passé. Comme le disait un des interprètes modernes : « Dans la société où l’anticléricalisme était vivace, le peuple n’y voyait que la résurrection de l’Ancien Régime dans un de ses aspects les plus archaïques et un événement chargé d’une signification religieuse qu’il ne comprenait plus »[51]. De plus il y a eu aussi beaucoup de soupçons liés à l’activité des jésuites et d’organisations comme la Congrégation et les Chevaliers de la Foi, appelée par François de Montlosier, royaliste gallican « le parti prêtre »[52].
7. Sixième observation : attaquer la monarchie des Bourbons signifiait ridiculiser l’influence du clergé
Louis XVIII cherchait à freiner les ultra-royalistes et il a réussi. Mais il n’est pas parvenu à s’approcher des libéraux. Chaque ouverture vers leur milieu finissait par leur renforcement. La politique de Charles X aurait pu être bien acceptée dans un pays entièrement catholique, mais en France cela a commencé à provoquer de fortes résistances, pas seulement dans la Chambre, mais aussi dans les caricatures, les pamphlets, les chansons, et même au théâtre[53].
L’éteignoir était l’un des symboles les plus répandus dans les satires antiroyalistes pendant la période de la Restauration. Dans la revue satirique Nain Jaune juste avant les « 100 jours de Napoléon », l’image de l’éteignoir a servi pour attaquer les royalistes comme des figures étranges de l’Ancien Régime, liées aux émigrés et au clergé[54]. La devise de l’imaginaire « société des éteignoirs » était significative : « sola nocte salus »[55]. En 1816 dans « Le Nain Jaune [Réfugié à Bruxelles] » on a utilisé le symbole de l’éteignoir dans un exposé satirique : « Si l’Ordre de l’Éteignoir n’existait pas, il faudrait l’inventer. [mais] L’Ordre de l’Éteignoir n’est pas une institution nouvelle ; le mérite de cette heureuse création n’appartient point à notre société qui ne peut revendiquer que l’honneur de l’avoir perfectionnée. (…) Lorsque Galilée calomnia le globe terrestre, en prétendant qu’il courait après le soleil, ce fut un chevalier de l’Éteignoir qui punit l’audacieux philosophe et lui dicta, dans l’obscurité des cachots, une rétractation expiatoire. (…) »[56]. Et voici quelques exemples de toasts présumés des membres de l’Ordre : « à l’anéantissement de toutes les idées libérales, par la puissance de l’Éteignoir ! au retour de toutes les doctrines politiques qui ont illustré les siècles de Louis XI et du cardinal Richelieu ! au rappel de toutes les corporations monastiques, comme affiliées naturelles de l’ordre ! au prochain renversement de la Constitution et de toutes les lois qui établissent la liberté publique et celle de la pensée ! »[57]
Dans une autre image, les « sacristains tentent de faire oublier, à l’aide de leurs éteignoirs, la mémoire de Fénelon, Condorcet, Franklin, Buffon, d’Alembert, Lavoisier, Monge, Condillac, Voltaire, Rousseau, Montesquieu, Montaigne, Helvétius, Raynal, Mably… »[58]. Enfin on voit l’entourage du roi, jetant dans l’éteignoir entre autre la Charte constitutionnelle[59]. Après 1825, le sentiment populaire antiroyaliste et anticlérical s’est souvent exprimé à travers la pièce Tartuffe, la fameuse comédie de Molière, qui avait même provoqué plusieurs incidents, incluant des attaques contre les croix plantées pendant les missions[60].
8. En guise de conclusion – un regard vers saint Eugène de Mazenod
Je n’oserais formuler une conclusion sur la période de la Restauration. Il faut lire les œuvres de Chateaubriand, de Bonald, de Lamennais, Constant, il faut explorer la presse : Journal des Débats, La Quotidienne, Le Conservateur, Le Constitutionnel, La Minerve. Il faut lire les ouvrages des historiens contemporains. Je n’ai pas abordé tous les sujets importants, comme le concordat inachevé de 1817, les questions de l’indemnisation des émigrés qui avaient perdu leurs propriétés pendant la Révolution, etc. J’espère qu’au moins j’ai réussi à donner l’impression de la complexité de cette très intéressante période, un vrai carrefour entre la France royale et républicaine. Eugène de Mazenod avait des sympathies royalistes, sans doute, mais comme l’a écrit un des historiens oblats, il semble avoir agi surtout sur un terrain non politique. Il était favorable au retour des Jésuites, il assista au sacre de Charles X à Reims[61]. Son expérience mystique de la protection de Marie ainsi que l’approbation pontificale des Oblats de Marie Immaculée ont eu lieu dans la période qui peut être appelée le point culminant de la Restauration explicitement royaliste en France, avant le temps de la forte réaction des cercles libéraux. « Son royalisme est catégorique, exigeant, mais on y découvre aussi un cœur généreux et une âme noble »[62]. Peut-être le père Courvoisier nous expliquera-t-il davantage cet aspect de la personnalité du saint. Je voudrais conclure en citant une lettre du préfet du département des Bouches-du-Rhône écrite en janvier 1837, avant la nomination d’Eugène comme évêque de Marseille :
« Arrivé depuis peu de mois à Marseille, je n’ai guère été à portée de juger par moi-même du caractère de M. l’Évêque d’Icosie, mais comme depuis longtemps l’on parle des chances qu’il a de succéder à son oncle, j’ai eu de nombreuses occasions de connaître comment les diverses parties de la population seraient affectées de cet événement. Le clergé le redoute et s’attend à être gouverné par M. d’Icosie avec hauteur et sévérité, il paraît que le passé justifie ses craintes pour l’avenir. Les légitimistes ardents le détestent et ne lui pardonneront jamais ce qu’ils appellent son apostasie, et ce que nous appelons, nous, sa conversion. Les constitutionnels se défient de cette conversion, ils ne croient en général ni à sa sincérité ni à sa durée. Ils s’imaginent qu’elle n’a pour but que d’obtenir la succession du vieux M. de Mazenod et qu’une fois installé dans le siège de Marseille, M. d’Icosie se défera de sa nouvelle foi politique (…). Ainsi nos amis comme nos ennemis verront sa nomination avec peine. Pour moi, je ne partage pas cette opinion. M. d’Icosie me paraît avoir l’exaltation et la foi des martyrs. Je trouve dans l’impétuosité et la violence de sa conduite passée une garantie de sa loyauté et de sa conduite présente. D’ailleurs, bien que l’évêché de Marseille soit le plus important de France, il est probable que ce n’est pas là le terme de son ambition ; or pour aller plus loin, il faut qu’il se maintienne bien avec le gouvernement »[63].
Voilà le mystère de la personnalité d’Eugène de Mazenod et une indication qu’on a eu à traiter avec un homme destiné à la sainteté, en dehors d’un facile encadrement politique.
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9. Au lieu d’une bibliographie complète – quelques suggestions pour l’approfondissement
G. de Bertier de Sauvigny, « French politics, 1814-1847 », dans : The New Cambridge Modern History, vol. IX, War and Peace in an Age of Upheaval, ed. C.W. Crawley, Cambridge 1965.
G. Bordet, La Grande Mission de Besançon. Janvier-février 1825. Une fête contre-révolutionnaire, baroque ou ordinaire ? Paris 1998.
R. Boudens, Mgr Ch.-J.-E. de Mazenod, évêque de Marseille (1837-1861) et la politique, Lyon 1951.
L’Église dans la rue. Les cérémonies extérieures du culte en France au XIXe siècle, sous la direction de Paul D’Hollander Paul (dir.), Limoges, 2000.
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Paweł ZAJĄC, OMI
[1] Nouveau Monde Éditions. [En ligne]. http://www.nouveau-monde.net/livre/?GCOI=84736100084890 (page consultée le 18 décembre 2015).
[2] L’union du Trône et de l’Autel ? Politique et religion sous la Restauration, sous la direction de M. Brejon de Lavergnée et O. Tort, Paris 2012.
[3] Hélène Becquet, « Compte rendu » dans Revue d’Histoire du XIXe siècle. [En ligne]. http://rh19.revues.org/4596 (page consultée le 18 décembre 2015).
[4] Paul Chopelin, « Compte rendu » dans Chrétiens et Sociétés. [En ligne]. https://chretienssocietes.revues.org/3368 (page consultée le 18 décembre 2015).
[5] Bertrand Goujon, « Compte rendu » dans Archives de Sciences sociales des religions. [En ligne]. https://assr.revues.org/25182 (page consultée le 18 décembre 2015).
[6] Société des Études sur la Restauration. [En ligne]. http://www.nser.fr/ (page consultée le 18 décembre 2015). (Page consultée le 18 décembre 2015).
[7] D. Coutagne, François-Marius Granet (1775-1849). Une vie pour la peinture, Paris-Aix-en-Provence 2008. La petite reproduction du tableau sur la page 37.
[8] « Le tyran démasqué ». [En ligne]. http://www.napoleon.org/fr/hors_serie/caricatures/caricatures1.htm (page consultée le 18 décembre 2015).
[9] « Le tyran démasqué », op.cit.
[10] « Le diable l’emporte/souhait de la France ». [En ligne]. http://www.napoleon.org/fr/hors_serie/caricatures/ caricatures4.htm (page consultée le 18 décembre 2015).
[11] E. de Mazenod à son père, 28 mai 1802, cité dans J. Pielorz, La vie spirituelle de Mgr de Mazenod, 1782-1812. Étude critique, Ottawa, Archives d’histoire oblate, 14 (1956), p. 93.
[12] R. Boudens, Mgr Ch.-J.-E. de Mazenod, évêque de Marseille (1837-1861) et la politique, Lyon 1951, p. 25.
[13] R. Boudens, op.cit., p. 269.
[14] B. Plongeron, « Le miraculeux politique en France », dans : Histoire du Christianisme, t. X, Les défis de la modernité (1750-1840), sous la responsabilité de B. Plongeron, Paris 1997, p. 696.
[15] Allégorie du retour des Bourbons le 24 avril 1814 : Louis XVIII relevant la France de ses ruines. [En ligne]. http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=471 (page consultée le 18 décembre 2015).
[16] Cité dans B. Plongeron, « Le miraculeux politique en France », op.cit., p. 697.
[17] Sermons du révérend père de Mac Carthy, t. II, Paris 1842, p. 78-80 [à consulter en ligne, sur le site www.books.google.com].
[18] A. Roquette, Le Concordat de 1817. Louis XVIII face à Pie VII, Paris 2010, p. 7-8 [avec citations des Souvenirs du baron de Frénilly].
[19] A. Roquette, op.cit. [Roquette d’après A. Nettement, Histoire de la Restauration], p. 8.
[20] G. de Bertier de Sauvigny, « French politics, 1814-1847 », dans : The New Cambridge Modern History, vol. IX, War and Peace in an Age of Upheaval, ed. C.W. Crawley, Cambridge 1965, p. 337 et suivantes. Il y plusieurs références à cet article dans le texte de la conférence. On peut trouver le texte de la Charte constitutionnelle de 1814 sur plusieurs sites web, par exemple sur http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/les-constitutions-de-la-france/charte-constitutionnelle-du-4-juin-1814.510 2.html (page consultée le 18 décembre 2015).
[21] G. de Bertier de Sauvigny, op.cit., et le texte de la Charte.
[22] G. de Bertier de Sauvigny, op.cit., et le texte de la Charte.
[23] G. de Bertier de Sauvigny, op.cit., passim.
[24] G. de Bertier de Sauvigny, op.cit., passim.
[25] Cf. Dictionnaire des girouettes ou nos contemporains peints d’après eux-mêmes, Paris 1815. [En ligne]. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1186341 (page consultée le 18 décembre 2015).
[26] Talleyrand-Périgord (Charles-Maurice), dans Dictionnaire des girouettes, op.cit., p. 404.
[27] G. de Bertier de Sauvigny, op. cit., p. 342.
[28] Cf. Joseph de Maistre. [En ligne]. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Maistre (page consultée le 18 décembre 2015). Note 15.
[29] G. de Bertier de Sauvigny, op. cit., p. 345.
[30] G. de Bertier de Sauvigny, op. cit., p. 349.
[31] Loi sur le sacrilège. [En ligne]. https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_sur_le_sacril%C3%A8ge (page consultée le 18 décembre 2015).
[32] La loi du sacrilège. [En ligne]. http://www.herodote.net/almanach-ID-3198.php (page consultée le 18 décembre 2015).
[33] R. de Chateaubriand, « Discours de M. le vicomte de Chateaubriand, dans la séance du 18 ». Journal des débats politiques et littéraires, 21 février 1825. [En ligne]. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k435050m/f3.item (page consultée le 18 décembre 2015), p. 3-4.
[34] R. de Chateaubriand, op.cit., p. 4.
[35] G. de Bertier de Sauvigny, op. cit., p. 351.
[36] Bernard Plongeron, « Le miraculeux politique en France », op.cit., p. 698.
[37] [7 septembre 1815, Mgr de Boulogne, évêque de Troyes], cité dans B. Plongeron, « Le miraculeux politique en France », op.cit., p. 698.
[38] B. Plongeron, « Le miraculeux politique en France », op.cit., p. 698 [avec la citation du livre de J.-.M. Darnis].
[39] J. B. Duvergier, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements, et avis du Conseil d’État, t. 21, Paris 1827, [En ligne]. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5493746s/f61.image.r= (page consultée le 18 décembre 2015), p. 48 et suivantes.
[40] « Cantique pour le roi », dans : Recueil de cantiques à l’usage des missions de France, Avignon 1824 [à consulter en ligne, sur le site www.books.google.com], p. 104-105.
[41] Cf. Elie Decazes. [En ligne]. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lie_Decazes (page consultée le 18 décembre 2015).
[42] E. Sevrin, Les missions religieuses en France sous la Restauration (1815-1830), t. 2, Les missions (1815-1820), Paris 1959, p. 194 [avec citations de Rey].
[43] E. Sevrin, op.cit., p. 195.
[44] E. Sevrin, op.cit., p. 198.
[45] E. Sevrin, op.cit., p. 199.
[46] Ph. Boutry, « Les missions catholiques de la Restauration : réflexions historiographiques », dans : L’Église dans la rue. Les cérémonies extérieures du culte en France au XIXe siècle, sous la direction de Paul D’Hollander, Limoges 2000, p. 41.
[47] Ph. Boutry, op.cit., p. 42-45.
[48] G. de Bertier de Sauvigny, op. cit., p. 348 et suivantes.
[49] J. B. Duvergier, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements, et avis du Conseil d’État, t. 23, Paris 1828, [En ligne]. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54924132/f316.image.r= (page consultée le 18 décembre 2015), p. 305 et suivantes.
[50] G. de Bertier de Sauvigny, op. cit., p. 349 et suivantes.
[51] Cf. Le sacre de Charles X. [En ligne]. http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=1011 (page consultée le 18 décembre 2015).
[52] Bernard Plongeron, « Mythes et réalités du ‘Parti prêtre’ », dans : Histoire du Christianisme, vol. 10, p. 701 et suivantes.
[53] G. de Bertier de Sauvigny, op. cit., p. 345 ; S. Kroen, Politics and Theater. The Crisis of Legitimacy in Restoration France 1815-1830, Berkeley 2000.
[54] E. de Waresquiel, The Legend of the Nain Jaune. [En ligne]. http://www.100days.eu/items/show/10 (page consultée le 18 décembre 2015).
[55] Brevet de l’ordre de l’Eteignoir. [En ligne]. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b69556389.r=Brevet %20de%20l%27ordre%20de%20l%27Eteignoir (page consultée le 18 décembre 2015). Brevet de l’ordre de l’Eteignoir
[56] « Biographie générale des Chevaliers de l’éteignoir », dans : Le Nain Jaune Réfugié, t. 3, Bruxelles 1816, p. 34 et suivantes [à consulter en ligne, sur le site www.books.google.com].
[57] Champfleury, Histoire de la caricature sous la République, L’Empire et la Restauration, Paris [s.d.], p. 338 et suivantes. [à consulter en ligne, sur le site www.books.google.com].
[58] Champfleury, op.cit., p. 332-333.
[59] « Exercice du Royal éteignoir ». [En ligne]. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6955643m.r= (page consultée le 18 décembre 2015).
[60] S. Kroen, Politics and Theater. The Crisis of Legitimacy in Restoration France 1815-1830, Berkeley 2000, p. 250-260.
[61] R. Boudens, op.cit., p. 28.
[62] R. Boudens, op.cit., p. 28.
[63] C.A. de la Coste à G.C. Persil, 26 janvier 1837, dans : Sacra Rituum Congregatio, Sectio Historica (147), Massilien. Beatificationis et Canonizationis Servi Dei Caroli Iosephi Eugenii de Mazenod Episcopi Massiliensis et Fudnatoris Congregationis Missionariorum Oblatorum B.M.V.I. (†1861). Inquisitio Historica de quibusdam animadversionibus in Servi Dei vitam et operositatem ex officio concinnata, Romae 1968, p. 308-310.